En cours de gestion on a madame Dondon. Madame Dondon elle nous fait peur, elle sourit mais elle ne sourit pas. En fait elle sourit pour de faux, elle sourit méchamment. Je déteste les gens qui sourient méchamment alors je déteste madame Dondon.

Madame Dondon, quand elle rentre dans notre classe le mercredi matin, elle nous regarde de haut. Elle a eu voix forte et aiguë qui nous est désagréable. Elle aime bien nous faire remarquer qu’on est nul, qu’on sert a rien. Je crois que c’est inné chez elle. Ce don de nous faire des remarques désagréables qui nous gâchent la matinée. Alors nous on se parle tout bas, pour en rire un peu. Mais là, madame Dondon alors, elle supporte pas. Elle te regarde méchamment et là tu sais que ta intérêt à pleurer plutôt que de rire parce que sinon, tu te retrouve dehors illico.

J’aimerais bien qu’elle me vire dehors moi, mais bon, ça fait mauvaise impression dans le dossier et pour après le bac, ce n’est pas top.

Du coup pour l’élève sérieuse que je parait être, je subit madame Dondon trois heures par semaine. Une vraie torture. J’ai l’impression d’être enfermée dans une cage. Interdiction de sourire ou de rêver un petit instant, rien du tout. Déjà que le lycée me parait insoutenable en ce moment, avec les cours de Madame Dondon c’est encore pire.

 
Je veux partir le plus loin d’ici possible, et tout de suite !

 
Mais à chaque fois que je le souhaite très fort, rien ne se passe, j’entend encore la voix de madame Dondon qui dit : « alors la TVAAAA, visiblement vous en avez rien à faire hum ? Et bien tant pis je vais vous en mettre plein la vue moi, de la TVA »

Le seul avantage du cours de madame Dondon, c’est que quand la fin du cours sonne je me dis toujours que je ne me suis jamais sentie aussi libre.

Il serait peut être temps que je reprenne des photos, j'en est pas beaucoup là..

J’ai besoin de paroles rassurantes. Là, tout de suite, maintenant. Des mots qui veulent dire « je tient à toi s’il te plait ne tombe pas ». C’est fou comme j’ai peur maintenant, peur de rechuter, peur des autres, peur de voir ma confiance en moi-même aussi basse. J’ai besoin de m’accrocher, mais pas a n’importe qui, et surtout pas n’importe quoi.

Ce soir il n’y a personne à part Kurt Cobain qui chante dans mes enceintes. Ça me rappelle le mauvais temps, celui ou je chutais de plus en plus bas. Mais ça ne m’a pas dégoûtée, Nirvana m’accompagne dans mes coups de blues depuis l’age de 10 ans, ce n’est pas maintenant que ça va changer.

Alors je met la musique à fond, ferme les yeux, la tête pas loin de l’ordinateur au cas où quelqu’un se rappellerai que j’existe et me dise ces mots que je voulais entendre depuis le début de l’après-midi : « je ne te laisserai pas tomber, pas cette fois ci »

Hier matin j’ai enfilé des chaussettes de petite fille, avec des grosses fleurs dessinées dessus. C’était les seules chaussettes qu’ils me restaient au fond du tiroir et ça m’a fait sourire.

Quand j’étais petite je raffolais de ce genre de chaussettes, en laine bien épaisse avec des dessins colorés. Maintenant ça me tient chaud le dimanche.

Petite j’ignorais ce que la vie allait me réserver. L’amour je ne savais pas ce que c’était, les problèmes non plus. Je connaissais juste les histoires de Disney par cœur, mais ça, ce n’est pas comme dans la vraie vie. Même si en ce temps là, j’étais persuadée du contraire.

Si on avait dit à la petite fille que j’étais que j’allais avoir mal jusqu'à m’en retourner le bide, j’aurais ris en disant « mais non, je vais tout de suite tomber sur le prince charmant, le vrai ! »

Quelle idiote je vous jure…

Mais bon, les choses changent et je m’oblige à mûrir malgré moi. Comme les autres j’essaye de m’en sortir grâce à un kit de survie qui s’appelle « amis »

Les amis c’est un super moyen de survie que tout les gens utilisent, sauf les grincheux solitaires. Les amis permettent de faire face aux pires choses qui puissent nous arrivés. Et ça, je crois que c’est la seule chose vraie qui puissent sortir des contes et des disney.

Ainsi ce matin lorsque je suis arrivée au lycée le cœur battant, l’estomac jouant au tourniquet, j’avais envie de me cramponner à eux pour ne pas tomber, me cacher dans leur veste en criant « steuplé protége moi j’ai peur ». Bref, un comportement bizarre et soudain, mais je l’ai pas fait. Je me suis contentée de regarder le béton droit devant moi et d’avancer à contre cœur.

Le lycée commence à me faire peur, l’envie de partir le plus loin d’ici possible se fait de plus en plus présente.

Mais une amie s’est tourné vers moi et m’a dit « t’en fait pas lulu, demain sera un meilleur jour »

Alors je reste, juste pour voir si elle a raison, ou pas.

    J’ai toujours du mal à me présenter, par timidité peut être. De plus ici je ne connais personne, je suis pas du tout habituée et ça fait peur tout ça, enfin bref.

 
Je m’appelle Lucille et j’ai 17ans (oui je sais ce que vous pensez derrière votre écran en voyant ces mots, « ah encore une ado qui va faire du 3615 ma vie est pas passionnante, beaucoup de jeunettes l’ont fait avant toi ma grande ! »)

     Oui et bien tant pis, moi j’ai besoin d’écrire. Vous vous souvenez pas à quel point la vie parait difficile à 17ans ? Nan mais c’est vrai sérieusement, le pire c’est qu’au fond de nous, on sait que le pire n’est pas encore arriver. A 17ans on ne paye pas encore des factures et des impôts, on n’est pas obligé de bosser pour nourrir la famille etc etc. A 17ans on se plaint du lycée alors que pour la plupart d’entre vous, les adultes, le lycée rime avec bon vieux temps et nostalgie.

Si des « ados » passent par ici, ils savent sans doute ce que je veux dire par là. A notre age rien n’est tout rose. Quand l’amour s’en va on sent le coup de poignard au coeur, quand on perd des amis là aussi, nouveau coup de poignard dans le ventre. Et puis il y a le reste, mais ça, ça dépend des personnes.

    C’est pour cette raison que j’ai besoin d’écrire, pour mettre toutes ces aventures sur papier et en rire dans 10 ans comme tout le monde la fait avant moi. Je fait de la photographie aussi, et j’avoue que j’aime bien quand les gens me disent « ouah j’kiffe tes photos ! », ça remonte un peu ma barre de confiance en moi qui est actuellement au plus bas.

Ensuite je pourrais aussi vous dire que je suis une accro de musique, que je ne peux pas passer une journée sans jouer de la guitare et que je compose en cachette mais ça vous ennuierai sûrement.

Je crois qu’il faut que je m’arrête là pour aujourd’hui.

J’espère que vous ne vous êtes pas endormi entre temps et ça serait sympa si vous pouviez revenir un de ces quatre.

Ne vous fier pas à cet photo, je ne suis pas aussi folle qu'on ne le pense ;)